Ecole biblique

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Le coq triste

Les enfants, est-ce-que vous avez déjà vu un coq triste ? Je suppose que comme
moi vous n’en avez jamais vu. Je vais vous raconter une histoire qui s’est
passée il y a plus de deux mille ans, très loin de chez nous. C’est la triste
nuit d’un coq.

 

Le coq n’arrivait pas à dormir cette nuit-là. Il faisait les cents pas dans le poulailler.
Sa femelle et ses six poussins dormaient paisiblement. Il sortit du poulailler
pour marcher dans la cour. Il remarquait que les hommes avaient un comportement
inhabituel. Ils étaient agités et s’afféraient. Ils ne dormaient pas non plus.
Des soldats avaient allumé un grand feu au milieu de la cour, autour duquel ils
avaient pris place pour se réchauffer. Pendant ce temps-là, un homme blessé et
en piteux état, escorté par deux soldats, fut conduit à l’intérieur d’un
bâtiment. Il s’agissait certainement d’un nouveau prisonnier. Le coq s’assit
sur une branche à proximité du feu et contemplait les flammes. Pauvre homme,
songea le coq.

 

Un autre homme apparut au portail et scruta la cour. Il semblait terrifié mais
prit son courage à deux mains et se mêla à la foule assise autour du feu. Il
essayait de cacher sa peur. Sa crainte la plus grande : être capturé et
maltraité comme l’homme blessé.

Cet homme apeuré s’appelait Pierre. C’était un des disciples de Jésus.

Pierre s’assit près du feu afin de réchauffer ses mains et réduire ses tremblements de
froid et de peur. 

 

Une servante, qui le vit assis devant le feu dit : « Cet homme était aussi
avec lui. »

 

Des frissons parcouraient le dos de Pierre et il nia en répondant: « Femme, je
ne le connais pas. ». Pierre était de plus en plus terrifié. Il avait peur
de subir le même sort que son ami Jésus. Il avait peur que les soldats se
jettent sur lui pour le rouer de coups et se moquer de lui.

 

Peu après, un autre, l'ayant vu, dit : « Tu es aussi de ces gens-là. » Et
Pierre dit : « Homme, je n'en suis pas. »

 

Que devait-il faire à présent ? S’éclipser sans être vu, rester autour du
feu en gardant un visage impassible ? Il n’avait pas tellement le choix.
La frayeur l’avait privé de toutes ses forces. Ses  jambes ne lui répondaient plus. Il n’avait
d’autre choix que de rester sur place.

 

Environ une heure plus tard, un autre homme insistait : « Cet homme était
certainement avec lui, car il est Galiléen, on l’entend bien à son accent. »
Pierre répondit : « Je ne sais pas ce que tu veux dire. »

 

Le coq qui avait observé la scène de son arbre fut bouleversé par la frayeur et
les paroles de Pierre. Il avait entendu parler de l’histoire de Jésus et du
sort injuste auquel on l’avait condamné. Jésus, fils de Dieu, allait être tué.
Si les coqs avaient pu pleurer, notre pauvre coq l’aurait fait. Mais les coqs
sont des animaux fiers, beaux et forts. Afin d’exprimer sa tristesse, il cria
aussi fort qu’il le put. Son chant de désespoir retentit à trois reprises dans
la nuit.

 

Soudain Pierre se souvint de la parole de Jésus : « Avant que le coq chante
aujourd'hui, tu me renieras trois fois. »

Pierre quitta la cour et pleura amèrement. 



12/03/2013

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